Un Stand
Avec Katharina Dang, ambassadrice JC2033 en Allemagne, Olivier Fleury et moi-même (M. Hoegger) avons tenu un stand pour présenter l’initiative. Sous une tente nous avons cherché à le rendre convivial en y mettant des fauteuils gonflables, en offrant du café...et du chocolat suisse. En tout, nous avons pu recevoir la visite ou contacter une centaine de personnes de tous les horizons ecclésiaux et culturels.
Un grand merci à Katharina, membre fidèle de la famille JC2033, pour son engagement durant cette semaine ! Vous lirez également son expérience sur cette rencontre, ci-dessous.
Nous avons fait la connaissance de nos voisins immédiats, à savoir un stand tenu par la Communion mondiale des Églises réformées et un stand indien qui veut promouvoir la justice pour les « Dalits ». Pas loin de nous se trouvaient aussi les stands de nos amis du Forum chrétien mondial et des Focolari, avec qui nous avons eu plusieurs interactions.
Nous avions prié pour avoir des belles rencontres. Il me semble que nous avons été exaucés au-delà de ce que nous pouvions imaginer. Certaines rencontres ont en effet été surprenantes et même enthousiasmantes ! Nous en sommes très reconnaissants.
Une rencontre centrée sur le Christ
« L’amour du Christ mène le monde à la réconciliation et l’unité », tel était le thème de cette assemblée. Le fait de mettre le Christ au cœur de cette rencontre nous a beaucoup plu. N’est-ce pas ce que nous voulons vivre avec JC2033 : mettre le Christ ressuscité au centre pour cheminer ensemble vers 2033 ? Et lui donner toute la place ! Il me semble qu’à Karlsruhe nous avons vécu une unité spirituelle... dans une grande diversité. C’est avant tout son œuvre ; il a agi parmi nous !
Après les thèmes centrés sur Dieu des trois dernières assemblées, l’assemblée s’est focalisée sur le cœur de la foi chrétienne : le Christ qui nous aime et nous appelle à être artisans de réconciliation et d’unité. Le temps est venu de « rendre compte de l’espérance qui est en nous » (1 Pierre 3,15) : si nous voulons rencontrer tous sans exclusions, c’est parce que le Christ est mort et ressuscité pour tous.
J’ai d’ailleurs été impressionné par le fait que dans toute la ville des affiches présentaient ce thème et invitaient les habitants de la ville à plus d’une centaine de rencontres. Sur les places des estrades avec des orchestres et des témoignages annonçaient l’amour du Christ. Je me suis dit que cela pourrait être un petit avant-goût des fêtes pascales en 2033 !
Martin Hoegger aux côtés d'un ami du projet JC2033, l'archevêque Job Getcha (à sa gauche), et avec le Frère Alois de la communauté de Taizé (quatrième depuis la gauche)
Unité et témoignage
En participant à cette assemblée, je me suis aussi rendu compte combien les valeurs de JC2033 sont pertinentes : « unité, témoignage et célébration ». Voici deux interventions qui m’ont rejoint. Tout d’abord le pape François a demandé dans son message à l'Assemblée : « comment pouvons-nous proclamer de manière crédible l’Évangile de la réconciliation sans nous engager également, en tant que chrétiens, à promouvoir la réconciliation entre nous ? La réconciliation entre les chrétiens constitue la condition fondamentale d’une mission crédible de l’Église. L’œcuménisme et la mission vont de pair et sont interdépendants.»
C’est vraiment le cœur de la démarche de JC2033 : témoigner ensemble du Christ ressuscité à tous, dans l’unité. Qu’en 2033, chaque personne entende dans sa propre langue maternelle la salutation pascale : « Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ». Et il y a actuellement plus de 7500 langues !
Les relations sont essentielles pour se connaître et approfondir la communion entre Églises et chrétiens. C’est la conviction du P. Ioan Sauca, le secrétaire général du COE (par interim). C’est aussi la nôtre, formée à travers tant de visites à des Églises si diverses que nous essayons de rassembler, comme à Anafora en Egypte, l'année dernière. A un niveau, bien sûr, beaucoup plus modeste !
Ioan Sauca a souligné en particulier l’importance du Forum chrétien mondial, une plateforme entre le COE, l’Église catholique, l’Alliance évangélique mondiale et les Églises pentecôtistes, permettant d’élargir l’expérience de l’unité chrétienne.
Nous avons des très bonnes relations avec ce mouvement, auquel nous participons en Suisse romande, et avec Casely Essamuah, son secrétaire général qui est devenu un vrai ami qui aime la démarche de JC2033.
Par toutes les visites que nous avons faites jusqu’à ce jour, nous apportons, nous aussi, une petite contribution à la communion entre Églises. En participant à une « Conversation œcuménique » sur le thème de l’unité de l’Église, cette affirmation me donne à réfléchir : « le christianisme mondial croît plus vite que le mouvement œcuménique ». Et il est extrêmement fragmenté avec des milliers d'Églises indépendantes dans le monde. Comment rejoindre ces nouvelles Églises et les inviter à rejoindre à un pèlerinage de réconciliation et d’unité ? Telle est la question que se posent beaucoup de gens au COE.
Eh bien, il nous semble que JC2033 apporte modestement une pierre à l’édifice en cherchant à mettre dans le coup les petites et les grandes Églises, mouvements et communautés.
Jeunesse
Il est impossible de rendre compte de toutes les rencontre que nous avons pu nouer. Je crois que nous avons pu rencontrer les divers responsables du Conseil œcuménique et plusieurs autorités d’Églises. Certaines qui nous connaissaient déjà étaient heureuses de nous revoir. Toutes se souvenaient de nous. C’est la force de ce projet centré sur cette année symbolique de 2033. Ils n’avaient pas oublié notre visite !
Je voudrais toutefois évoquer quelques rencontres avec des responsables de jeunesse de diverses Églises. Le P. Joseph Matusiak, de l’Église orthodoxe de Pologne, est président de « Syndesmos », un réseau rassemblant des mouvements de jeunesse orthodoxe. Il a été vivement intéressé par la marche sur le chemin d’Emmaüs que nous voulons proposer chaque année et voudrait y inviter des jeunes.
Nous avons eu de beaux partages avec les frères Alois et Richard, de la communauté de Taizé. Ils nous invités à venir à Taizé pour une rencontre avec des jeunes de diverses Églises et mouvements, afin de préparer une prière œcuménique qui aura lieu à Rome, pour la fin du « chemin synodal ». Rencontre voulue par le pape François !
Ande Sati Musa est un responsable de la jeunesse d’une Église luthérienne au Nigéria. Il organise des congrès avec des milliers de jeunes et y parlera de 2033.
Venant d’une Église protestante à Berlin, un jeune est responsable d’un grand mouvement de jeunesse en Allemagne. Il a déjà parlé de JC2033 à ses autorités... qui ont refusé d’entrer en matière ! Ah…ces « Neinsager »!
Le Père Mihály Kránitz est professeur de théologie catholique à Budapest. Très heureux de l'initiative JC2033,il ne manquera pas d’en parler à ses étudiants au début de la nouvelle année universitaire...et nous invite à visiter les Églises de Hongrie.
Le « pèlerinage » vers 2033
Le thème du « pèlerinage » est au cœur du travail du COE depuis sa 10e Assemblée à Busan (Corée) en 2013. L'image du pèlerinage renvoie à notre identité. Le Seigneur ressuscité a rencontré ses premiers disciples sur un chemin, alors qu’ils marchaient au matin de sa résurrection. Et les premiers chrétiens étaient appelés « les gens du chemin » (Actes 9,2).
Le COE souligne l’importance du chemin ou du pèlerinage pour l’unité des chrétiens. En effet l’unité se construit dans le cheminement. Et c’est l’Esprit Saint qui la fait à travers nos rencontres, notre engagement et notre fidélité. Dans ce sens, la marche sur le Chemin d’Emmaüs que nous voulons organiser chaque année durant le temps de Pâques a rencontré un bel écho.
J’ai été très intéressé que William Wilson, président de la Pentecostal World Fellowship qui rassemble quelques 650 millions de chrétiens (davantage que les Églises membres du COE) pense que l’unité doit d’abord se vivre dans nos relations les uns avec les autres, puis dans notre mission de témoigner de la réconciliation en Christ.
Et j’ai été heureux qu’il invite l’assemblée à avoir à l’esprit l’horizon de 2033. Voilà ce qu’il a dit à l’assemblée dans une séance plénière : « En cette année-là nous célébrerons les 2000 ans de la Résurrection du Christ. Pourrons-nous partager ensemble l’amour du Christ ? Faisons des dix prochaines années une décennie de la réconciliation, où nous nous rencontrons comme jamais » ! Après son allocution, nous avons d’ailleurs eu un afflux de visiteurs à notre stand !
Assemblée du COE, la perspective d'une ambassadrice.
En tant qu'ambassadrice de JC2033 en Allemagne, j'ai eu l'occasion de m'occuper de notre stand de présentation à l'entrée du centre de congrès avec Olivier Fleury et Martin Hoegger et de parler aux gens de Karlsruhe et, bien sûr, aux délégués et invités de la 11e Assemblée mondiale du COE. Pendant les périodes plus calmes, j'ai eu la plus belle vue et les températures estivales les plus merveilleuses.
A gauche, Katharina Dang, ambassadrice JC2033 en Allemagne, lors de la marche sur le Chemin d’Emmaus en 2020, avec d’autres marcheuses!
J'avais l'impression d'être au paradis parce que les gens venaient de tous les coins du monde et respiraient la confiance de manière amicale. Ils étaient habillés comme dans leur pays d'origine, un spectacle très coloré. Une grande diversité de jeunes et moins jeunes, de femmes et d'hommes. Ce qui m'a particulièrement frappé, c'est à quel point les personnes handicapées étaient naturellement accueillies. Certains en fauteuil roulant, d'autres aveugles et guidés par d'autres. Il y avait une petite Africaine bossue. Il y avait aussi des interprètes en langue des signes pour les sourds. Tous étaient gais et élégamment vêtus profitant de l'Assemblée inclus ensemble.
Comme le dernier jour nos tribunes étaient déjà démontées, j'ai eu le temps d'assister à la dernière séance plénière. Cela a été dirigé par le Dr Agnes Abuom, une spécialiste kenyane de l'aide au développement et la première femme à présider le Comité exécutif du COE depuis 2013. J'ai apprécié sa manière calme de diriger la discussion et de voter sur les résolutions de l'Assemblée mondiale sur des questions conflictuelles : la guerre en Ukraine. , la relation entre Israël et la Palestine, la commémoration du génocide araméen et la situation des chrétiens en Indonésie. Les groupes de travail avaient lutté les uns avec les autres sur le libellé jusque tard dans la nuit. La coopération a été respectueuse, d'autres opinions et suggestions pourraient également être avancées. Finalement, nous avons pu aller au service de clôture avec un bon sentiment, dans lequel, comme au service d'ouverture, la conversation de Jésus avec la femme samaritaine au puits était au centre de l'attention - et donc une femme que d'autres méprisaient on est devenu témoin de Jésus ressuscité.
Rencontre critique des représentants des Églises d'Ukraine et de Russie à l'initiative du COE
En racontant ce moment chez moi et dans l'Église, j'en suis vraiment ressorti avec le sentiment qu'il y a eu des moments où j'ai touché le ciel. Certes, il y a eu aussi des moments très humains, comme un homme qui s'est dit verbalement mécontent en voyant le livre de la vision d'Olivier en russe sur notre table ! Mais dans l'ensemble, c'était un rassemblement très paisible, même en faisant la queue pour le déjeuner, car cela nous a également permis de nous parler. Et avec plus de 4000 croyants de 120 pays, il y avait tellement de choses à dire.
Pouvez-vous imaginer ce que ce sera comme au paradis!
Dr. Katharina Dang
Image principale Photo : Paul Jeffrey/COE