Le premier soir – le 3 juin - nous avons été invités par la communauté des Xavières dans le quartier latin. Un repas et la prière du soir ont encadré notre présentation. Leur fondatrice, Claire de Monestes, avait un fort sens de l’évangélisation et de l’unité chrétienne. Elle s’est inspirée de la spiritualité ignacienne qui met l’accent sur la fidélité au Ressuscité qui nous appelle à l’accompagner dans sa passion. « C’est fort de mobiliser les communautés dans la prière pour cette démarche. Comment faire comprendre la résurrection pour que ce mot prenne sens pour des personnes qui sont éloignées ? » nous dit la responsable de la communauté de Paris, Sœur Mireille.
Tisser des liens
Le lendemain soir nous sommes au domaine d’Arny, avec les Focolari qui ont invité une cinquantaine de personnes des paroisses environnantes. Ce mouvement aux larges horizons a aussi à cœur l’unité : « C’est un projet fou mais chargé de sens. Tisser des liens entre les Églises morcelées est un message d’espérance », nous dit l’un.
Un religieux du Cameroun, de passage en Europe remercie le Seigneur de l’avoir amené ici : « Ton témoignage, dit-il à Olivier, m’a touché le cœur. Je sais que quand le Seigneur appelle, il donne tous les moyens de réaliser le projet ».
Une personne a demandé ce que représente l’année 2033 à des patients dans une chambre d’hôpital. Il a été surpris que, très vite, la discussion est devenue profonde.
« On continue à demander l'Esprit pour ce magnifique projet qui est devenu le nôtre ! », m’a écrit Christiane, après cette rencontre.
Un clair appel de Dieu
Le troisième soir nous rencontrons la Maison de l’Unité où des sœurs de Sainte Clotilde et des diaconesses protestantes de Reuilly animent une prière. Sœur Bénédicte nous reçoit ensuite pour un repas fraternel. « Notre monde a tellement besoin de sens, du Christ. Votre vision ramène à l’essentiel de Jésus au-delà des boutiques ecclésiales. Comment se fait-il que le monde ait si peu rencontré le Christ? ».
Elle est touchée par la vision qu’a reçu Olivier d’appeler à l’unité. A l’origine de cette Maison de l’unité il y avait aussi un clair appel de Dieu ! Avec humour, elle nous exhorte à ne pas nous décourager devant des lenteurs et des critiques : «Bien faire et laisser braire », c’est la maxime qui m’animait quand on me critiquait d’avoir choisi la foi protestante alors que j’étais en recherche. Dès lors je suis suspendue à Dieu », dit-elle avec le sourire !
Susciter une culture de l’innovation
Le lendemain matin nous sommes à l’Alliance biblique française avec son directeur Jonathan Boulet qui nous explique le tournant qu’a pris cette œuvre : comment transmettre le message biblique dans une société sécularisée. Pour cela il faut susciter une « culture de l’innovation » dans les Églises en se mettant à l’écoute des personnes.
« L’innovation est mon appel », reconnaît-il d’ailleurs. Par exemple, il a lancé un projet « Hackmybible », basé sur le principe du « Hackaton » qui veut susciter l’intelligence collective à travers la collaboration. « Pour la décennie de la résurrection, il faudrait un « Hackmy2033 », propose-t-il !
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Avec Jonathan Boulet au siège de l’Alliance biblique française
Il nous encourage à nous mettre à l’écoute de l’homme contemporain. C’est avec lui qui faut mettre sur pied les projets. Ainsi l’Alliance biblique a créé une structure missionnaire à côté du travail traditionnel des Sociétés bibliques : tradition, édition et diffusion des Écritures. Cela est devenu nécessaire surtout dans les pays occidentaux sécularisés. Cependant il pense que d’ici 2033, avec la mondialisation, les pays du sud iront aussi vers la sécularisation.
Confiance en l’Esprit Saint
A midi, nous invitons Bruno Berthon, coordonnateur du Jour du Christ, à un repas près de la Tour Eiffel. Cet homme d’expérience nous encourage : « Avant tout, ayez confiance que le Saint Esprit va tout montrer et conduire. Pas besoin de se prendre la tête ! Puis, cela ne peut se faire que dans une convergence de ce qui se fait déjà ».
Il nous présente le « Jour du Christ », inspiré de l’expérience suisse. Son comité est formé de membres de toutes les Églises. La rencontre de Nice a été un grand succès et a contribué à former des groupes œcuméniques. Dans deux ans ils prévoient un rassemblement de jeunesse et comptent sur la collaboration avec des mouvements de jeunesse comme la communauté de Taizé et Jeunesse en Mission.
Marqué par le Renouveau charismatique par lequel il est venu à la foi chrétienne, il constate que ce mouvement touche aujourd’hui le « top de l’Église ». Ainsi le pape François a demandé d’introduire dans l’Église « la culture du baptême dans l’Esprit Saint ».
Pour marcher vers 2033, il voit la nécessité d’un organisme fédérateur dans chaque pays. Selon lui, en France, il devrait dépendre du Conseil des Églises chrétiennes. S’il doit y avoir des événements spéciaux en 2033, il est indispensable que les chrétiens des diverses Églises approfondissent leur communion pour les préparer. C’est l’avantage d’une décennie de la résurrection.
Bouleversés par la convivialité !
« Paris tout est possible » ! Tel est le mouvement dans la spiritualité charismatique présidé par Carlos Payan avec lequel nous déjeunons le lendemain. Il commence par nous partager son enthousiasme suite à une célébration de guérison et de délivrance présidée par l’archevêque de Paris dans l’église de S. Sulpice pleine à craquer.
Il nous livre son analyse sur la situation spirituelle de la France. L’Église catholique passe à travers un temps d’humiliation qui la conduit à écouter beaucoup mieux. Moins de 50% des français sont croyants. Qu’en sera-t-il en 2033 ? Tout va tellement vite ! Les campagnes sont désertées spirituellement. Paris est un cas particulier : les messes font le plein à l’ouest mais pas à l’est.
A la fin il nous exhorte à sortir pour rencontrer les personnes là où elles vivent : « Si vous ne faites que des réunions, je vous laisse. Jésus a fait le premier pas vers l’autre. Il faut rencontrer les gens, faire des trucs qui sortent de l’ordinaire : par exemple offrir un immense barbecue pour 5000 personnes, comme la multiplication des pains. Les gens sont bouleversés par la convivialité. S’il y a la louange, la fête et la joie, je suis avec vous ».
Chemin d’Emmaüs
Nous avions déjà rencontré Anne Cathy Graber, de la Communauté du Chemin Neuf, à Jérusalem lors de notre visite en 2017. (voir ici notre Chronique de Jérusalem : https://jc2033.world/fr/news/blog/85-towards-2033-chronicals-of-jerusalem-fr-i.html
Elle est la dernière personne que nous rencontrons. Active également dans le Forum chrétien mondial, nous avions vécu avec elle la rencontre de Lyon en octobre dernier.
Avec elle, nous réfléchissons sur une implication de sa communauté dans le projet de marcher sur le Chemin d’Emmaüs, en janvier 2020, durant la semaine de prière pour l’unité des chrétiens à Jérusalem. (Voir ce projet : https://jc2033.world/fr/eventsfr/emmaus-2020.html )
Après ces cinq jours intenses, nous sommes reconnaissants de toutes ces rencontres et prions que ce projet devienne celui des Églises et communautés de Paris.
Martin Hoegger