Chroniques de Jérusalem II. S'attendre à l'action de l'Esprit!

Jérusalem, Mercredi 20 septembre. « Ma première réaction est que 2033 est bien loin. Ici nous avons beaucoup d’engagements au quotidien, nous ne pouvons faire que des projets à court terme, car nous ne savons pas ce qui arrivera demain. Mais votre projet est magnifique. La perspective de cette année nous stimulera à être témoins ensemble de la résurrection du Christ et à travailler pour la paix. Restons en contact les uns avec les autres. »

C'est ainsi que s'exprime l’archevêque anglican Suheil Dawani qui nous a reçu au milieu d’une journée de travail intense. L’entretien est bref mais l’essentiel est dit :

La fin de la visite se passe avec son chapelain, le Chanoine David Longe. Celui-ci nous explique l'action remarquable du diocèse anglican au Moyen Orient et en Afrique du nord dans les domaines de l'éducation, de la santé et du dialogue interreligieux.

Puis il nous partage son enthousiasme au sujet de JC 2033 : « C'est fantastique que vous vous preniez ainsi à l'avance. Ici les relations sont plus importantes que les résultats. La vraie clé pour rencontrer les responsables de Jérusalem est l’humilité. Alors attendez-vous à l’action de l’Esprit Saint » !
 

Quelques « Fioretti »

Jérusalem, c’est aussi la ville des rencontres inattendues. Nous avons un programme, mais l’Esprit Saint a aussi le sien ! Voici quelques unes de ses "petites fleurs" (les "fioretti" en italien)

Nous nous ensuite rendons à la cathédrale S. Georges, juste à côté de l’archevêché. A l’entrée nous croisons un groupe de vietnamiens. L’un d’eux m’accoste et me demande si nous sommes pasteurs. Comment l’avaient-ils deviné…nous ne portons pourtant pas de signes distinctifs ? Eux sont pasteurs d’une Eglise pentecôtiste. Il nous semble que Dieu les a mis sur notre chemin pour leur parler de la vision des 2000 ans de la résurrection. Ils sont si heureux de la découvrir qu’ils nous invitent dans leur pays.

Dans le taxi qui nous ramène à la ville, le conducteur nous dit qu’il est catholique (ce qui est rare parmi les taximen selon lui) et qu’il a étudié la théologie au Bethléem Bible College, un séminaire baptiste que nous visiterons prochainement. La perspective de s’unir pour 2033 l’enthousiasme à tel point qu’il refuse d’être payé !

Dans l’après-midi je me rends vers la 8e station de la Via Dolorosa pour visiter l’archevêque éthiopien. Mais je tourne un peu en rond. Une dame m’accoste et me demande si elle peut m’aider. Elle me raconte son action caritative dans la Société de Saint Vincent de Paul et sa grande joie d’être devenue aujourd’hui grand-mère d’une petite fille qui porte son nom : Eva. « Celle qui donne la vie », lui-dis-je, en lui partageant aussi la vision de JC 2033. Son visage s’illumine encore plus quand je lui donne la brochure.

Au monastère éthiopien, l’archevêque n’est pas là, mais je cause avec un de ses secrétaires en essayant de comprendre son anglais approximatif quand il me pose des questions au sujet de notre vision. Nous reviendrons visiter le chef de cette très ancienne Eglise, vendredi matin.


Entrée de l'Anastasis depuis le toit du patriarcat orthodoxe

En fin d’après-midi, Olivier, Shafique et moi entrons dans la cour du patriarcat grec. Je salue un vieux moine à l’entrée puis demande au portier de parler à l’archevêque Aristarchos. Celui-ci lui téléphone, mais pas de réponse. Le moine nous prend alors par la main et nous conduit à travers les jardins suspendus du Patriarcat au bureau du bras droit du Patriarche Théophile.

Aristarchos, avec qui j’ai déjà eu des échanges, nous reçoit dans son grand bureau. Nous lui présentons brièvement la vision. Il en parlera au Patriarche et nous téléphonera s’il peut nous recevoir.

A l’issue de cette visite, son adjoint nommé Chérubin (un autre « ange » !) nous fait visiter le toit du patriarcat, avec une vue extraordinaire sur le Saint Sépulcre, l’Anastasis, l’Eglise de la résurrection, comme l’appellent les orthodoxes.
 

Vivre la résurrection dès maintenant

Le soir, nous nous rendons dans l’une des cinq communautés des Focolari. Une quinzaine de membres, hommes et femmes, venus de celles de Jérusalem-est et ouest ainsi que de Bethléem nous accueillent pour le repas. Certains sont là depuis peu, d’autres depuis 40 ans. Ils viennent des quatre continents et cherchent à avoir des relations avec toutes les communautés qu’elles soient chrétiennes, juives ou musulmanes.

Devant la bienveillance et la fraternité de ce groupe, Olivier se sent en confiance pour partager l’appel qu’il a reçu en Australie, il y a dix ans. Le tournant de sa vie, où il a compris que le Christ l’appelait à inviter les Eglises à s’unir pour préparer les 2000 ans de sa résurrection.

Voici quelques réactions : Dominique, de la Slovaquie : « Je suis un peu fatigué du mouvement oecuménique, mais ce que vous dites réveille en moi une espérance : se réunir autour du Christ ressuscité, le cœur de notre foi ».

Belin, des Philippines : « Notre contribution sera de vivre la résurrection dans notre vie quotidienne. Ce chemin vers 2033, on peut le commencer tous maintenant ».

Angela de l’Espagne : « Cette idée est étonnante, mais c'est ce dont le monde a besoin, en particulier ici à Jérusalem ».

Alessandra du Brésil : « Quand Jesus dit que tous soient un, cela commence par les chrétiens. J'aime que ce projet prenne du temps, car il est nécessaire de préparer les personnes de l'intérieur. Ce sont les idées qui semblent folles qui changent le monde ».